Pourquoi ce site

Le scénario de ce court-métrage a remporté le concours du Moulin d'Andé, la bourse Beaumarchais et bénéficie d'une enveloppe de départ d'environ 12000 euros pour un futur producteur.
Ce site propose tout ce qu'une note d'intention et un synopsis sur papier ne pourraient apporter.
Si jamais vous souhaitiez passer aux choses sérieuses immédiatement, je vous invite à lire la note d'intention et le synopsis.

mardi 21 février 2012

Poliziotteschi

Essai de reconstitution d'un poursuite en voiture de Poliziotteschi.

mercredi 15 septembre 2010

Amnesty International

Un petit film formidable d'Amnesty International.

mercredi 28 avril 2010

Lui

La dernière scène de Bandeau Sexy est une scène de torture. Dans cette scène, les bourreaux menacent la victime sur fond de musique pop des années 60. Une radio-cassette, un tube de Rita Pavone (Lui), un petit jeu de roulette russe et un ultimatum : à la fin de la chanson, si le prisonnier n'a toujours pas parlé, il sera exécuté...

mercredi 20 janvier 2010

L'armée des ombres


Un homme a parlé sous la torture. Il aurait trahi la cause. Il devrait mourir. Pourtant, le geste est difficile. Il n'est pas dans l'habitude de ces hommes d'éliminer froidement celui qui auparavant était leur compagnon. Contrairement à d'autres auteurs et à d'autres récits, dans cette scène ou ce chapitre de L'Armée des ombres, le problème n'est justement pas d'exécuter le traître, mais de supprimer une menace pour la résistance. Pas de jugement chez Gerbier, juste une décision extrême dans une période extrême. Ce moment se répète à nouveau lorsque Mathilde offre sa vie à ses frères d'arme. Paradoxalement, cette profonde humanité est à l'origine des interrogations qui m'ont menées jusqu'au Bandeau Sexy. Le sceau de l'expérience a frappé L'Armée des ombres de perfection...

Octavio Arroyo

Depuis sa somptueuse villa, Octavio Arroyo contemple le futur achevé d'une cité que dorénavant il possède. Le riche homme d'affaires aspire à une carrière politique, celle-là même qu'il avait abandonnée trente ans auparavant, lorsque la dictature s'est installée à Val Verde et que ses idéaux se sont envolés sous la menace, la torture et l'exil. Arroyo a donc transformé son rêve brisé en empire, a changé son fusil d'épaule, est revenu riche et influent. Mais souvent, les apparences cachent une simple vérité : les hommes ont beau changer, les douleurs ne cessent de frapper à leur porte.
(en image, Tony Musante)

Walter Grandi

On raconte que certains tortionnaires d'ex dictatures d'Amérique Latine ont trouvé, à l'image de leur victimes, un refuge en Europe pour échapper à leur histoire et à la justice. On dit même que certains, en France par exemple, ont pu avoir une influence politique ou poursuivre une carrière universitaire, bref, vivre une autre vie. Walter Grandi est de ceux-la. Il a quitté Val Verde et sa capitale, El Ejido, pour vivre tranquillement dans une petite maison normande. Mais Grandi, malgré son âge, garde en lui l'expérience et les réflexes du bourreau efficace qu'il a pu être 30 ans auparavant. Et si quelques amateurs viennent le chercher chez lui, il saura leur répondre en faisant parler la poudre. Et s'il revient dans son pays pour retrouver son vieux compagnon Arroyo, c'est pour assouvir une vengeance qu'il croit bien motivée. Mais n'était-ce pas, finalement, qu'un simple accès de paranoïa ?
(en image, Fabio Testi)

mardi 19 janvier 2010

La maison de Grandi

Une maison dans la campagne française. Retraite isolée du tortionnaire Walter Grandi.
(images tirées du film Nada de Claude Chabrol)


La maison d'Arroyo

Une villa du sud de la France imaginée par l'atelier d'architecture Barani.
Elle correspond parfaitement à l'idée que je me fais de la résidence luxueuse de l'homme d'affaire Octavio Arroyo.


Synopsis

Octavio Arroyo, un homme d'affaire d'une république d'Amérique du Sud, discute de tractations mafieuses dans sa grande villa alors qu'une femme prend congé de lui. À l'extérieur de la demeure, un homme se rapproche et attend, tapis dans l'ombre. Il laisse la femme partir, puis, se rapproche d'Arroyo au moment propice et l'assomme.

L'assaillant, Walter Grandi, après avoir attaché Arroyo, se prélasse dans le salon de l'homme d'affaire et boit un verre puis évoque avec sa victime les récents "suicides" qu"il pense être des assassinats déguisés. Lorsque Arroyo nie toute implication, Grandi s'énerve et raconte ses mésaventures quelques semaines plus tôt avec trois malfrats qu'il a été obligé d'abattre. Il est en fait persuadé qu'Arroyo est le commanditaire d'un attentat à son encontre et exige de lui des aveux.

Afin d'obtenir ce qu'il est venu chercher, il répète, presque dans un accès de rage et de folie, la scène de torture qui les a fait se rencontrer trente ans auparavant. Sous le régime dictatorial, Grandi était tortionnaire, Arroyo opposant de gauche. Pour le faire parler, Grandi avait installé sur un tourne disque une musique et l'avait menacé : à la fin du morceau, si Arroyo n'avait pas tout raconté, il le tuait.

Dans le présent, alors que la musique se termine, Grandi parachève la mission qu'il n'avait pas finie dans le passé, Arroyo est executé.

Note d'intention

En 2006, je travaille sur les témoignages d'anciens prisonniers politiques chiliens passés par le tristement célèbre centre de détention et de torture de Colonia Dignidad. Si la Colonia Dignidad ressemble à un laboratoire où l'on aurait cultivé les pires horreurs du 20ème siècle, je me suis demandé quels étaient les maux qui aujourd'hui, après plus 30 ans, s'étaient insinués dans notre société contemporaine ? Avec Bandeau Sexy, je me suis donc intéressé à ces prolongements, sournois et tragiques, qui alimentent notre actualité sans même qu'on s'en rende compte.
Que reste-t-il donc d'un passé qui aurait laissé des marques qu'on pourrait croire indélébiles. Parfois rien justement. Au Chili, l'exigence d'oubli transforme parfois le passé en tabou pour une grande majorité. Il reste toujours une poignée de combattants, de mères, d'anciens prisonniers, prêt à élever la voix. Il y a bien des procès, mais trop de crimes restent impunis. Il y a enfin toute une frange intangible de sensations, d'expériences, de frustrations, de jugements, de comportements qui viennent se fondre dans un quotidien banal et parfois tragique.
La matière cinématographique de Bandeau Sexy se compose ainsi de trois événements, trois situations authentiques, empreintes ineffables de la vie social et politique d'un pays et que j'ai choisi de réunir dans ma narration :

- Un homme délaisse ses idéaux au profit de nouveaux, cherche une fortune construite sur une démocratie renaissante et passe d'un bord du spectre politique à l'autre jusqu'à renier ses convictions initiales.
- D'anciens tortionnaires se "suicident" à la veille de leur procès. Une partie de l'opinion publique se demande s'il ne s'agit pas d'assassinats masqués organisés par des groupuscules d'extrême droite ou gauche.
- Un ancien bourreau termine ses vieux jours en France sans être inquiété ni par son passé, ni par la justice et jouissant, dit-on, de la qualité de consultant pour les gouvernements en place.
J'ai alors travaillé ces motifs dans un récit qui viendrait organiser ces trois trames et dont la logique est la suivante : "un homme d'affaire discute de tractations mafieuses dans sa grande villa lorsqu'un ancien tortionnaire, se croyant la cible d'un complot, décide de rendre justice et d'exécuter celui qui fut son ancienne victime".

Ce scénario, je l'ai imaginé à la croisée des genres, politique, policier, documentaire et expérimental. Un film ou de longs plans séquences exatiques croiseraient des split-screens en flash-backs photographiques et parasites ; ou des plans tels des coups de feu s'échafauderaient sur une chanson de gestes. Mes influences, je les ai trouvées autant chez Giuseppe de Santis que chez William Friedkin, dans les films de yakuzas de Kinji Fukasaku et Seijun Suzuki ou encore chez Peckinpah, Sollima ou Tsui Hark. Mais j'imagine aussi ce film comme la prolongation naturelle d'œuvres telles que L'Aveu, État de Siège, I comme Icare ou Conversation secrète.
Dans cette histoire, c'est le mystère qui m'intéresse, autant celui du bourreau que de la victime, du lien qui les relie inexorablement et que nous ne pouvons pas comprendre, dont nous n'avons pas l'expérience. Mais le cinéma est là pour ça à mon avis, affirmer son point de vue, donner son interprétation et raconter, imaginer, filmer, pour tenter de comprendre et de donner à comprendre. Gilles Deleuze se demandait si la littérature pouvait nous dispenser de l'expérience, affirmant que la question était de grande importance. Je souhaite poser cette même question par les moyens du cinéma.

lundi 18 janvier 2010

The Migrant

Une petite animation flash censée illustrer certaines de mes idées et désirs de cinéma. Je l'ai conçue comme un petit storyboard animé me permettant de pallier le manque de moyens lors du tournage et d'orienter le regard du spectateur vers l'essentiel : l'enchaînement et la composition des plans.

dimanche 17 janvier 2010

Flash-back traumatique

La structure de la dernière scène de Bandeau Sexy reprendra la construction du final de Il était une fois dans l'Ouest.

Mais l'issue ne sera pas cathartique...

samedi 16 janvier 2010

Le silencieux disparaîtra

Les premières paroles de Grandi, un des personnages principaux du film, reprend le tout début de cette chanson pour en livrer sa propre interprétation.


Rotativa

Per un pugno di samba. Chico Buarque et Ennio Morricone

C'est probablement l'innocence perdue décrite dans cette chanson qui a construit mes personnages.


Roda Viva

Une version instrumentale de Rotativa de Chico Buarque et Ennio Morricone. Je voudrais la moduler et la triturer pour obtenir une large gamme d'émotions. Un bande sonore qui habiterait parfaitement les images.